Le Tarn-et-Garonne, un terroir haut en couleur

Voici un petit territoire qui accueille une grande diversité de paysages, de reliefs et de cités. Son patrimoine se décline en histoires de briques et de vielles pierres, surlignées par la Garonne et son affluent le Tarn, en histoires de terroirs et en merveilleux sites naturels. La balade nous mène de Moissac, la religieuse aux accents sucrés, à Bruniquel, bijou de pierre taillée aux portes d’un écrin minéral exceptionnel, en passant par Montauban, cité surprenante et secrète.

 

Texte : Sandrine Moirenc

1er jour : Moissac, d’eau et de lumière

 

Baignée par les eaux de la Garonne et du Tarn, la cité s’épanouit au cœur d’un terroir adouci par le soleil du Midi. Mais Moissac, étape sur le chemin de Compostelle, est avant tout une cité romane réputée avec son abbatiale et son cloître classés patrimoine de l’humanité par l’Unesco. Étape fluviale également grâce à son port de plaisance sur le canal de la Garonne, elle distille un charme fou entre vieilles pierres, places et terrasses, berges verdoyantes et ombragées.

 

Le marché de la place des Récollets

 

On l’atteint par la rue Sainte-Catherine. Cette place, entièrement reconstruite grâce à la contribution de la ville de Paris après l’horrible crue de 1930, devient une corne d’abondance tous les matins de chaque week-end : une explosion de couleurs envahit les étals des maraîchers où l’on découvre le terroir environnant.

 

Le cloître et l’abbatiale

 

En prenant par la rue de la République, on pénètre un quartier plus intime pour déboucher sur la place de l’église : place Durand de Bredon. Ici tout est calme et volupté sur les terrasses aguichantes de tranquillité. C’est par l’office de tourisme, en fond de place, que l’on pénètre le cloître. Daté de 1100, on le décrit comme le plus intact au monde ! Il faut admirer l’élégance de ses 76 chapiteaux aux sculptures représentant des épisodes religieux. L’abbatiale terminée au XVe siècle, chef-d’œuvre d’art roman, supporte quelques éléments gothiques, voire au niveau de l’entrée de son magnifique portail un clin d’œil d’architecture hispano-musulmane. À l’intérieur, la restauration a reproduit les tons et motifs du Moyen-Âge. À noter, la superbe mise au tombeau en bois polychrome.

 

Le canal de la Garonne

 

Demi-tour maintenant pour continuer la balade via la rue Moura pleine d’artisans, et atteindre les rives du canal des deux mers jusqu’au port de plaisance. Celui-ci accueille les péniches et bateaux du tourisme fluvial. L’atmosphère y est unique et bucolique.

 

Spécialités du coin : le chasselas de Moissac

 

Ce raisin blanc aux reflets dorés, à la peau fine, très sucré et très juteux, est présent sur les terres du Quercy dès le Moyen-Âge. À la fin du XVIIIe siècle, après le déclin de l’activité minotière, la cité de Moissac cherche à redynamiser son économie. Avec un terroir généreux et une tradition vinicole, elle en profite pour exploiter la culture de ce raisin de consommation familiale. Habituellement utilisée comme treille d’ornement, la vigne va se cultiver de manière plus intensive. Reconnu pour ses vertus anti-oxydantes, diurétiques, dynamisantes, le raisin fait même l’objet de cures au même titre que les cures thermales dans les années trente. En 1971, la renommée et la qualité du chasselas sont telles qu’il obtient l’AOC. Il faut absolument goûter son jus frais, le verjus, utilisé également comme condiment en gastronomie.

 

Où manger : c’est au restaurant Pont Napoléon que nous nous sommes laissé tenter par le foie gras poêlé au chasselas, un délice ! 2, allée Montebello 82200 Moissac. Tél. 0563040155. www.le-pont-napoleon.com.

 

Pour plus d’informations : l’office de tourisme se trouve 6, place Durand de Bredon (la place de l’église). Tél. 0563040185. tourisme.moissac.fr. Pour la brochure sur la route des saveurs, adressez-vous à l’agence de développement touristique du Tarn-et-Garonne : Hôtel du Département - 100, boulevard Hubert Gouze 82000 Montauban. Tél. 0563217965. www.tourisme-tarnetgaronne.fr.

  

Itinéraire de Moissac à Montauban : empruntez la D927 sur 34 km.

2e jour : Montauban, l’autre ville rose

 

Un beau minois, tout en briques roses, daté du XIIIe au XVIIIe siècle. La ville est surlignée joliment par le flot vert du Tarn qui s’illustre par la renommée de certains personnages de son cru. Une vie intérieure intense affichée dans les rues commerçantes, aux terrasses des cafés. Un patrimoine, une culture préservés. Montauban, petite sœur de Toulouse, est une cité pleine de surprises, agréable à découvrir.

 

Autour du Pont Vieux

 

La vue est vraiment magnifique sur le Tarn et, de l’autre côté, le faubourg Villebourbon tout de briques roses. Juste après, c’est le musée Ingres, un superbe bâtiment de contre-réforme. Daté du XVIIe, sa particularité est d’avoir été édifié au-dessus du château du Prince Noir (le Prince de Galles durant la guerre de Cent Ans) dont on peut encore visiter une partie en sous-sol. Dans le musée, on trouve une belle collection des peintures du maître Jean-Auguste Dominique Ingres, des objets personnels comme son violon, ainsi qu’une collection de sculptures d’Emile-Antoine Bourdelle également natif de Montauban. En face, on aperçoit l’église Saint-Jacques, sa belle fresque frontale et un peu plus loin, le musée d’Histoire naturelle qui détient un morceau de la mystérieuse météorite d’Orgueil qui contiendrait des acides aminés extraterrestres.

 

Vers la place Nationale

 

On remonte par la rue Cambon où se trouvent l’ancien collège de Navarre, qui a formé l’élite protestante du XVe siècle, et le bel hôtel particulier Lefranc de Pompignac, fondateur de l’académie de Montauban. Par la rue Princesse, on atteint le plus bel endroit de la ville : la place Nationale, un ensemble de belles façades des XVIIe et XVIIIe siècles toutes de briques roses, d’enduits, aux balcons en fonte principalement, avec sa double rangée de couverts.

 

Les rues commerçantes et la cathédrale

 

Derrière, la rue de la Résistance s’étoffe de commerces en tout genre ayant élu domicile au rez-de-chaussée de belles demeures. Faisons un petit clin d’œil au Passage du Vieux Palais, formé d’une belle cour intérieure, laissant deviner comment se desservaient les maisons des nobles de l’époque. Un peu plus loin, on tombe sur la cathédrale située sur le point le plus haut de la ville. A côté, la rue Lasserre permet de découvrir les plus beaux hôtels particuliers de la ville.

 

Où manger : Le salon de thé Ô Thé Divin au 23, place Nationale se loge dans une belle salle voûtée et propose des tartes salées, salades et pâtisseries. Tél. 0563204382.

 

Pour plus d’informations : L’office de tourisme de Montauban se situe 4, rue du Collège, esplanade des fontaines. Tél. 0563636060. montauban-tourisme.com.

 

Itinéraire de Montauban à Bruniquel : prendre la A20 en direction de Cahors puis la sortie 61 : Négrepelisse, rouler sur la D115 puis la D964 jusqu’à Bruniquel, soit 30 km.

 

3e jour : Bruniquel, le charme des pierres

 

Le village entier est un hommage à la vieille pierre taillée, avec ses rues pavées, ses maisons aux nombreux motifs Renaissance et ses deux châteaux surplombant le village, là où commencent les gorges de l’Aveyron. Village réputé pour le commerce du chanvre, du lin et même du safran, il connaît également un essor au Moyen-Âge avec le pèlerinage de Compostelle dont il représente une étape. Aujourd’hui, la vie paisible distille le charme des pierres qui abrite nombre d’artisans inspirés par les lieux.

 

Quartier Ouest

 

La voie se poursuit par la rue de l’Hôpital d’où l’on aperçoit déjà le vieux beffroi qui s’élance dans le ciel, celui-là même qui dessine la porte Méjane. Tout de suite à droite, en passant un porche, on remarque les fenêtres Renaissance de la maison consulaire : c’est le début de la rue Trotte-Garce, celle qu’arpentaient souvent les Bruniquelaises pour ses nombreux commerces. Depuis la place des Oules, celle des anciens chaudronniers, on atteint la rue Bombe-Cul toute pavée et au nom évocateur compte tenu de la belle pente qui mène au chemin des remparts.

 

Quartier Est

 

Par la rue du château, on tombe sur la maison du peintre Marcel Lenoir dont on remarque un joli bas-relief au-dessus de la porte. On reprend ensuite la rue droite en redescendant vers le beffroi. On y trouve deux magnifiques demeures du XIVe et XVe siècles abritant de belles architectures derrière des tonnelles de vignes grimpantes. Un peu plus haut, on atteint la Porte Neuve et en montant on accède au château.

 

La Maison Payrol

 

Sur le chemin, à l’angle de la rue Ramey, ce monument historique, à l’origine maison des gouverneurs de Bruniquel, avait été racheté par la famille Payrol, de riches commerçants ayant fait fortune dans le négoce du chanvre, du lin et du safran. À chaque étage on y lit la vie d’autrefois et l’histoire locale à travers les mobiliers, objets d’époque et pièces à vivre.

 

Les deux châteaux

 

Au XVe siècle, le comte de Toulouse, en désaccord avec son fils, vend une partie du domaine à un cousin qui construit également un château : le Château Jeune. Aujourd’hui, les deux édifices sont plutôt dépouillés mais de là-haut, on bénéficie d’un superbe panorama. On peut tout de même jeter un coup d’œil sur la cheminée baroque en bois sculpté de la salle d’apparat du Château Jeune, et sur l’entrée et la galerie style Renaissance du Château Vieux.

 

Où manger : À l’Étape du Château où tout est fait maison ! De la cuisine familiale, de terroir, mijotée à souhait. Promenade du Ravelin. Tél. 0563672500. www.etapeduchateau.com.

 

Pour plus d’informations : L’office de tourisme de Bruniquel se trouve sur la promenade du Ravelin, à l’entrée du village. Tél. 0563672984. www.gorges-aveyron-tourisme.com.

Circuit du Cabéou

 

Bruniquel se trouve à l’entrée des gorges de l’Aveyron. Un paysage exceptionnel mais malheureusement quelquefois difficile à découvrir car de nombreuses portions des berges du cours d’eau sont propriété privée. Il existe toutefois une belle balade qui consiste, en partant de la promenade du Ravelin, à descendre au pied du village puis à le contourner et à passer derrière les falaises des deux châteaux. Il faut alors traverser la route et le pont qui enjambe l’Aveyron (la vue sur les châteaux est magique) pour ensuite le longer jusqu’au petit ruisseau le Cabéou. Là, on arpente un très beau chemin boisé où règnent le buis, les mousses et les lichens qui s’entrecroisent autant que les nombreuses traversées et retraversées du cours d’eau. Ça monte un peu. Et puis on s’éloigne du Cabéou en bout de sentier pour longer la lisière d’une forêt. On commence alors à redescendre vers le pont tout en découvrant d’anciens murs de pierre sèche, des maisons en ruine, une ancienne bergerie avec son puits. Il y a également d’autres beaux points de vue sur le village de Bruniquel à découvrir durant la balade. L’office de tourisme met à disposition la fiche détaillée du circuit pour les intéressés.

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