Îlots de vie épicurienne, au fil de la Seine

 

L’Aube, aux portes de Paris, règne en maîtresse épicurienne sur ses riches terres, n’en faisant qu’à sa tête : ici, de généreux coteaux de vigne, là, de vastes vergers de pommiers, de grandes plaines céréalières bordées de grasses prairies. Partout, des vins de caractère, de succulents fromages… Quant aux cités, elles vous dévoilent l’ivresse pétillante de leur vieux centre médiéval abritant un incroyable patrimoine. Sur les pas de Flaubert, à Nogent-sur-Seine, dans le faste moyenâgeux, à Troyes, et le charme évident des Riceys, l’Aube nous offre trois cuvées de prestige en Champagne !

 

Texte et photos : Sandrine Moirenc

1er jour : Nogent-sur-Seine, une éducation sentimentale

 

Romantique à souhait, la cité se lit comme un poème, rythmé par les flots de la Seine, se parcourt comme un roman, gouverné par l’émotion qu’elle suscite à ses passants. Moulins, ponts, hôtels particuliers, halle, théâtre… Nogent, la fluviale, riche de son passé culturel et commercial, garde encore en son sein tout un patrimoine qui a tant inspiré Gustave Flaubert dans son roman "L’Éducation sentimentale". Elle fut également le lieu de naissance artistique de Camille Claudel qui y a reçu des cours de sculpture à l’école d’Alfred Bouchet.

 

À voir : Le centre

 

Le grand bâtiment de La Halle, au centre de la place, a été construit en 1851. Ce marché couvert symbolise les anciennes activités commerciales de Nogent-sur-Seine. Par la Grande Rue Saint-Laurent, bardée de commerces et restaurants, vous atteignez l’église du même nom. L’édifice abrite tout un ensemble d’œuvres d’art et de mobilier classés, entre autre les statues de Dupuis et d’Alfred Boucher. Derrière, par la rue des Fossés, on rejoint le beau théâtre de Nogent qui présente une façade décorée, également, de statues de Bouchet. Empruntez alors la rue de l’Étape-au-Vin, par la porte de Troyes, pour vous rendre devant l’Hôtel-Dieu. Son clocher date de 1704. En face, se tient la maison de Flaubert, celle où il venait passer ses vacances. En poursuivant, toujours dans la même rue, vous apercevez, sur la droite, la vieille et grande demeure qui fut habitée par la famille de Camille Claudel de 1876 à 1879.

 

À voir : Les bords de Seine

 

Au bout de la rue, la maison de la Turque, à pans de bois, affiche sa curieuse architecture. Flaubert l’aurait mentionnée dans son roman comme maison de rendez-vous. Rendez-vous maintenant sur les bords de Seine, pour admirer les bâtiments des grands moulins qui enjambent le fleuve. Rejoignez son autre rive pour vous balader sur l’ancienne route de Villenauxe jusqu’au pavillon Henri IV, cette superbe maison en pans de bois qui présente des expositions et qui aurait reçu le roi et sa belle, Gabrielle. En face, le chemin de halage permet de découvrir l’Île Olive dans un paradis verdoyant.

 

À voir : Le musée Camille Claudel

 

Le musée Dubois-Boucher dédié aux sculpteurs Alfred Boucher et Paul Dubois (actuellement fermé) devient en 2016 le musée Camille Claudel. Il sera le premier musée inauguré au monde consacré au travail de la sculptrice française. Avec un fonds de quarante œuvres, le musée va proposer une découverte complète de son parcours artistique. Il abrite également une incroyable collection de pièces maîtresses de grands autres sculpteurs. Musée Camille Claudel : 10, rue Gustave Flaubert. Tél. 0325247715. www.museecamilleclaudel.com.

 

Où manger : Une petite table gastronomique savoureuse au restaurant de l’Hôtel Beau Rivage : 20, rue Villiers aux Choux. Tél. 0325398422. www.hotel-beaurivage-nogentsurseine.com.

 

Pour plus d’informations : l’office de tourisme de Nogent-sur-Seine se trouve 53, rue des Fossés. Tél. 0325394207. tourisme-nogentais.fr.

 

Itinéraire de Nogent à Troyes : Prendre la D54 et la D619 vers Troyes, soit 58 km de trajet.

 

2e jour : Troyes, la cité bouchon

 

La cité, capitale historique de la Champagne, a l’incroyable particularité d’avoir un centre-ville en forme de bouchon de champagne ! Au-delà de l’anecdote, Troyes abrite un patrimoine exceptionnel réunissant pas moins de neuf églises classées, une cour de vitraux, de remarquables maisons en pans de bois, de superbes hôtels particuliers Renaissance, lui conférant une atmosphère médiévale inégalée. Et comme si cela ne suffisait pas, elle s’enorgueillit de servir une table de choix, à ses hôtes, où le terroir est roi.

 

À voir : D’église en église

 

Depuis le boulevard, empruntez la rue du Général de Gaulle pour vous rendre l’église Sainte-Madeleine, datée du XIIe siècle. Elle est la plus vieille de Troyes et loge un admirable jubilé, véritable dentelle de pierre. Plongez encore dans une humeur médiévale en prenant les rues Paillot et Champeaux, bardées de nombreuses terrasses et de vieilles demeures à colombage. Continuer la visite rue de la Monnaie – n’hésitez pas à explorer les rues traversières – et rendez-vous, sur la gauche, à l’église Saint- Nicolas, alliant sublimement les styles gothique et Renaissance. L’édifice s’offre à vous comme un véritable musée d’art abritant escalier monumental, vitraux du XVe siècle en grisaille rehaussée d’or, statues et peintures remarquables.

 

À voir : D’églises en musée

 

Un peu plus loin, par la rue Turenne, l’église de Pantaléon se découvre  encore comme un véritable musée de la statuaire champenoise du XVIe siècle. Traversez la rue pour vous rendre à la Maison de l’Outil, par la rue de la Trinité. Cet autre élégant hôtel restauré par les Compagnons du Devoir, expose plus de 8000 outils du XIIe au XVIIIe siècle. De maisons en pans de bois en demeures Renaissance, flânez dans la rue commerçante Émile Zola jusqu’à la basilique Saint-Urbain IV. Ce “Parthénon gothique de la Champagne” a été édifié au XIIIe siècle par Jacques Pantaléon, chanoine natif de Troyes élu pape en 1261.

 

À voir : Le quartier de la cathédrale

 

Traversez maintenant le quai du Comte Henri pour vous rendre, rue Linard Gonthier, à la Maison de Rhodes, cet hôtel de charme, ancienne possession templière datant du XIIe siècle, tout en pans de bois. Derrière, la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul – XIIe et XVIIe siècle – affiche une architecture de style gothique flamboyant et rayonnant. À l’intérieur, 182 vitraux illuminent l’espace et s’offrent au visiteur médusé, comme un cours d’art sur la verrerie champenoise, du XIIIe au XIXe siècle.

 

Où manger : La meilleure andouillette de Troyes ? C’est au Café de l’Union : 34, rue Champeaux. Tél. 0325403576.

 

Pour plus d’informations : Vous trouverez l’office de tourisme de Troyes au 16, rue Aristide Briand. Tél. 0892224609. www.tourisme-troyes.com.

 

Itinéraire de Troyes à Les Riceys : empruntez la D671 jusqu’à Gyé-sur-Seine puis la D70. Soit 51 km en tout.

3e jour : Les Riceys, pérégrinations bacchusiennes

 

Dans ce charmant village de pierres flottant au-dessus d’un océan de vignes parsemé de cadoles – ces petites constructions de vignerons en pierre sèche –, Bacchus semble s’éterniser. Grand bien lui fasse ! Ce territoire unique est le plus grand terroir de Champagne et la commune reste la plus importante de la zone d’appellation champagne. Elle est également la seule à revendiquer trois AOC, dont le fameux rosé des Riceys. Traversée par les flots paisibles de la Laignes, elle loge, dans ses intimes ruelles, tout un art de vivre décliné en pittoresques lavoirs, belles maisons de granit, églises classées monuments historiques et nombreux caveaux vous invitant à la dégustation.

 

À voir : Ricey Haute-Rive

 

Traversez la Laignes pour la longer, de l’autre côté, rue des Édouées. Laissez-vous porter par cet environnement verdoyant et aquatique avant de vous immerger dans l’intimité du village par les rues Cocagne et du Pont, jusqu’à l’église Saint-Jean-Baptiste. À l’intérieur de l’édifice daté du XVIe siècle, vous pourrez admirer le beau dais et la chaire, richement sculptée. Puis perdez vous au hasard des rues et laissez-vous tenter par la visite des nombreux caveaux qui les habitent. Remontez jusqu’à l’église Saint-Vincent, curieusement composée de deux édifices. Elle y loge un très beau chœur ainsi qu’une chaire richement sculptée.

 

À voir : Ricey Haut

 

Traverser le pont pour prendre la rue du Château, elle vous mène à la place des Héros de la Résistance, tout entourée de belles maisons de granit.

 

À voir : Ricey Bas

 

Vous pouvez rejoindre le reste du village par la rue des Édouées et le chemin rural dit de la grande Lande. Le petit îlot de pierre qui compose Ricey Bas n’est pas dénué de charme avec son église Saint-Jean et surtout son château. Arpentez sa longue allée de platanes et flânez dans son parc, un jardin classique qui met en scène un canal et plusieurs  bassins d’eau.

 

Où manger : Un feuilleté d’andouillette accompagné de fromages de l’Aube et d’un verre de Riceys au Caveau des Riceys : 3, place des Héros de la Résistance. Tél. 0325381332. www.caveaudesriceys.com.

 

Les spécialités du Caveau des Riceys :

Le Caveau des Riceys offre aux touristes une belle occasion de découvrir, dans un espace chaleureux, le terroir gourmand de l’Aube. On y découvre, bien sûr, ses champagnes et ses vins, mais également ses fromages, ses cidres et jus de pomme, ses spécialités culinaires. Tripes en brochettes, fondue de Chaource aux champignons, terrines et autres sont autant de produits à déguster pour prolonger la découverte d’une région bien achalandée pour le plaisir du palais. Le caveau propose également des dégustations, un bon moyen pour découvrir ce rosé extraordinaire qui fait la renommée du village. Ils ne sont que 25 vignerons à produire le rosé des Riceys, essentiellement composé de pinot noir, et son élaboration, par macération et fermentation, est des plus délicates.

 

Pour plus d’informations : L’office de tourisme des Riceys se trouve 14, place des Héros de la Résistance. Tél. 0325291538. www.lesriceys-champagne.com.

 

Livres de route :

  • Guide du Routard : Champagne-Ardenne (Éditions Hachette)
  • Guide Vert : Champagne-Ardenne (Éditions Michelin)

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