Le Tarn, l’homme inspiré par la nature

Ici tout n’est qu’émerveillement : déclinaisons de couleurs, espaces de vie dans des cités historiques aux patrimoines vibrants, le tout baigné dans une nature improvisée sous les caprices du temps : gorges de l’Aveyron, belle forêt de Grésigne… Surplombant les plaines du pays et venant se poser un instant sur les berges du Tarn, notre route fait étape à Penne la moyenâgeuse, Cordes-sur-Ciel la bourgeoise, et Albi la douce.

 

Texte : Sandrine Moirenc

Albi, la rouge flamboyante

La belle cité toute de briques rouges est déjà une place forte pour l’Église avec la présence, dès le IVe siècle, d’un évêché. Idéalement située sur un promontoire au bord du Tarn, elle en impose par son Palais de la Berbie et sa belle cathédrale fortifiée construite après la croisade contre les cathares (1208). Autour de ce patrimoine phare, le vieil Albi s’organise en belles maisons à colombage, en riches demeures de marchands de pastel qui ont fait la fortune de la cité au XVIe, en placettes intimes, en passions vivantes et en mémoires honorées.

 

Castelviel

C’est ici qu’est né le premier quartier d’Albi. Petit et très intime, il s’articule autour d’une placette cernée de très vieilles maisons à pans de bois (XIIe) toutes fleuries.

 

La cité épiscopale

Juste en face, c’est la Cathédrale d’Albi, érigée au XIIIe siècle : un imposant monument fortifié avec son fameux baldaquin de style gothique flamboyant (XVIe). À l’intérieur, explosion de motifs, d’architectures, de sculptures de styles éclectiques : la peinture murale du Jugement Dernier est la plus grande de la fin Moyen Âge en France. Le jubé, une pure dentelle de calcaire, abrite de belles statues. On y passe des heures à déchiffrer l’audace des maîtres italiens qui ont peint les chapelles attenantes. Le palais, quant à lui, abrite le superbe Musée Toulouse-Lautrec : une succession de salles présentant les œuvres de jeunesse, les portraits, les lithographies et les affiches du grand peintre. Derrière on se régale de la vue sur le jardin à la française et les berges du Tarn.

 

Le Castelnau

Il s’établit du XIIIe au XVIe siècle. Les artisans et commerçants y sont nombreux. On y trouve un bon résumé au marché couvert de la place Saint-Julien. Par la rue Sainte-Cécile, on aboutit au Cloître Saint-Salvi et à son joli jardin. Et puis les nobles maisons de pastelliers se découvrent rue Timbal avec la maison Enjalbert, la plus belle maison Moyen Âge/Renaissance d’Albi, toute de bois sculpté et de briques, l’hôtel Reynés, adossé à la tour du XIVe siècle, et la maison Saunal avec sa tour de prestige rue de l’Oulmet. Puis on se laisse prendre par le charme des rues St-Clair, Puech-Berenguier et de la Croix Blanche, avant d'aboutir à la Maison du Vieil Alby (qui se visite) avec son Soleilhou ou grenier ouvert. Rue Toulouse-Lautrec, on découvre la maison natale du peintre et la maison dans  laquelle vécut le navigateur La Pérouse, tous deux Albigeois.

 

La boutique de l’artisan Pastellier

Le pastel, ce pigment extrait des feuilles d’Isatis Tinctoria broyées, séchées et compactées en cocagnes, a fait la richesse de la cité d’Albi entre le XIVe et le XVIe siècle. Prenant différents tons bleus par réaction de l’indigotine avec l’oxygène, ce pigment était renommé pour sa stabilité, ses couleurs nuancées et sa durabilité. Il avait d’excellentes qualités de teinture et s’exportait, à l’aube de la Renaissance, jusqu’en Espagne, en Italie, dans les Flandres et en Angleterre. Aujourd’hui, le pastel de l’Albigeois est remis à l’ordre du jour dans une boutique située en plein cœur du centre historique de la cité. L’artisan Pastellier propose tout un éventail de produits liés au pastel : linge de maison, produits des beaux-arts, tissus… Pour l’anecdote, un pan de mur est consacré à l’explication de la technique d’extraction du fameux pigment et la commerçante n’est pas avare en explications historiques !

Cordes sur Ciel, bastide des cathares

Cette cité des Comtes de Toulouse va connaître un développement fulgurant au XIIIe siècle juste après la croisade des Albigeois. Place d’accueil pour une population durement touchée par la chasse aux Cathares, elle s’agrandit très vite en bastide, débordant de ses remparts primitifs. On retrouve en tout cinq portes, extensions successives de la cité médiévale. À cela s’ajoute un essor économique avec le négoce des toiles, du cuir et des draps, qui fait naître de superbes maisons gothiques. Tout un patrimoine et un art de vivre qui ont fait de Cordes sur Ciel sa renommée.

 

De l’Horloge au Portail Peint

Pour atteindre le cœur de la cité, on commence par la lente ascension de la Grand rue de l’Horloge toute pavée. On atteint la première porte, celle de l’Horloge, dernier agrandissement entre le XIVe et le XVIe siècle. Remarquez l’échoppe de vieilles horloges à côté. On poursuit par la Grand rue de la Barbacane jusqu’à la porte du Vainqueur (XIIIe). De chaque côté commence la ronde des remparts. Tout droit, c’est la Grand rue Haute avec la Maison Gorsse de style gothique et Renaissance dont on remarque les fenêtres à meneaux. Nous arrivons au Portail Peint (XIIIe).

 

Musée Historama

Ici, commerces et artisanat fleurissent. La vie s’anime entre autres avec ce musée consacré au Moyen Âge : 80 personnages de cire retracent la vie d’une maison bourgeoise de l’époque avec des commentaires audio, le tout évoluant dans une superbe demeure du XIIIe.

 

Le cœur de la cité

Un peu plus haut, voici la place de la Bride avec un joli panorama sur la vallée environnante. En face ce sont les surprenantes maisons de style gothique du Grand Fauconnier, de Prunet et Carrié-Boyer qui exhibent leurs arcades, leurs fenêtres géminées et leurs sculptures aux symboles hermétiques. On descend les escaliers pour s’installer à l’une des terrasses de la Halle datée du XIVe. A droite, c’est l’église Saint-Michel au gothique méridional avec sa nef unique.

 

Jusqu’à la porte de la Jane

Les rues Saint-Michel et Grand rue Raimond VII abritent les magnifiques maisons des riches marchands cordais, notamment la Maison du Grand Veneur, véritable encyclopédie de l’architecture gothique, foisonnant de détails, et la Maison du Grand Écuyer, également aux sculptures symboliques.

Penne, voyage dans le temps

Aux portes de la magnifique forêt de Grésigne, côtoyant les gorges de l’Aveyron, la petite cité tranquille a élu domicile dès le Xe siècle sur un éperon rocheux, tout autour d’un écrin minéral et végétal. Dominant le village médiéval, la ruine du château se marie avec la roche au point d’évoquer un nid d’aigle. Fief cathare au XIIIe puis catholique, Penne est laissée en état de ruine après l’invasion protestante en 1586. Aujourd’hui c’est un lieu tranquille qui a gardé une incroyable authenticité entre ses vieilles maisons modestes de pierres et à pans de bois et ses ruelles biscornues. On se croirait encore au Moyen Âge !

 

Le château de Penne

Chef d’œuvre de la construction médiévale militaire du XIIème siècle, la forteresse de Penne est l’un des sites majeurs des gorges de l’Aveyron. Démantelée en 1586 puis laissée à l’abandon, elle est classée Monument Historique en 1902. Des travaux de restauration sont entrepris en 2006 et le château fort ouvre ses portes au public le 26 juin 2010, devenant l’un des sites les plus visités du Tarn

 

Aux portes de la cité

D’ici, on apprécie la belle vue sur le château. En s’avançant un peu on remarque la maison à pans de bois sur la droite, rue Jeanne Vinières. Derrière, rue du Chaix, le voyage dans le temps commence avec les vieux murs, les demeures dont certaines se sont offertes à la nature. On atteint la place de l’église.

 

De l’église au château

Tout autour du parvis, les maisons se dressent fièrement, affichant une architecture moyenâgeuse, mais aussi de nombreux blasons et drapeaux suspendus aux fenêtres. On lit les traces du temps sur le bâti de l’église du XVIIe siècle fortifiée et de style gothique. A droite, on passe la porte du pont, surmontée de la tour de l’horloge. La cité se découvre aussi via la rue des Hospitaliers de Saint-Jean avec ses anciens escaliers qui descendaient sur le chemin de ronde, ses maisons, ses petits jardins fleuris. À gauche, rue de Rocafort, on aperçoit une jolie tête sculptée en clé de voûte au-dessus d’un vestige d’arcade. On remonte la rue Galiot de Genouillac pour aboutir sur la place des Anciennes Mesures d’où l’on aperçoit d’ailleurs des mesures à grains sous le porche.

 

Vers la Porte Peyrière

Pour l’atteindre, il suffit de descendre la rue Bernard et Olivier de Penne, une voie étroite et calme bordée de vieilles chaumières surlignées de vignes. Juste après la Croix de la Peste, surplombant la rue, on arrive à la porte Méjane, la porte du Milieu. En descendant encore, on atteint la dernière porte, nous sommes de l’autre côté de la cité.

Les informations pratiques de Clubcampings dans le Tarn

 

Pour plus de renseignements :

- Agence de développement touristique du Tarn : 41, rue porta 81000 Albi. Tél. 0563773210. www.tourisme-tarn.com.

- Office de tourisme d'Albi : Palais de la Berbie, place Sainte-Cécile. Tél. 0563363600. www.albi-tourisme.fr. Il peut vous renseigner sur les balades en gabare sur le Tarn.

- Office de tourisme de Cordes sur Ciel : 8, place Jeanne Ramel-Cals, en bas de la rue de l’Horloge. Tél. 0563560052. www.cordessurciel.fr. Il vous renseignera sur les navettes montant à la cité.

- Office de tourisme de Penne : à l’entrée de la cité, sur la placette. Tél. 0563563668.

- Midi-Quercy Gorges de l'Aveyron Tourisme : tél. 0563246064. www.gorges-aveyron-tourisme.com.

 

Pour vos visites :

- Musée Toulouse-Lautrec : Palais de la Berbie, place Sainte Cécile 81000 Albi. Tél. 0563495897. www.museetoulouselautrec.net.

- Maison du Vieil Alby : 1, rue de la Croix Blanche 81000 Albi. Tél. 0563549638. www.albi-patrimoine.fr.

- L’artisan Pastellier : 5, rue Puech-Bérenguier 81000 Albi. Tél. 0563385918. artisanpastellier.com.

Musée Historama : 20, Grand rue Raymond VII 81170 Cordes sur Ciel. Tél. 0563562533.

- Château de Penne : rue du château 81140 Penne. Tél. 0623829422. www.chateaudepenne.com.

 

Où manger ?

À Albi : un magret de canard confit au vin rouge et aux mûres ? C’est au restaurant Le Lautrec : 13/15, rue Toulouse-Lautrec. Tél. 0563548655. restaurant-le-lautrec.com.

À Cordes sur Ciel : le restaurant médiéval Le Grand Écuyer offre l’opportunité de continuer agréablement le voyage dans le temps : 79, Grand rue Raimond VII. Tél. 0563537950.

À Penne : Il n’y a qu’un seul restaurant dans le village qui fait également brasserie : La Terrasse qui propose une cuisine traditionnelle régionale. Tél. 0563563503. www.restaurant-terrasse-tarn.fr.

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