Château Le Verdoyer, touche néerlandaise en Périgord Vert

Il a la couleur, les formes et la douceur de la Dordogne, seul camping 4 étoiles du Périgord Vert, le Château Le Verdoyer attire depuis 30 ans des milliers de vacanciers qui y trouvent de quoi passer un séjour à l’ombre des châtaigniers avec la promesse d’un dîner gastronomique. Créé et géré par la famille Ausems, ce camping a toujours su s’entourer pour garder son indépendance. (Par Antoinette de Prévoisin)

Les Néerlandais aiment la France

Et la famille Ausems en est l’une des nombreuses illustrations. Cela fait 30 ans cette année que Richard et Ineke Ausems ont façonné le Camping Château Le Verdoyer, un établissement 4 étoiles situé en Dordogne ! Car non seulement les Néerlandais aiment la France mais certains coins plus que d’autres ont le don de les séduire. Avec ses petits châteaux cachés derrière chaque colline, ses pierres dorées, ses forêts de chênes et de châtaigniers, sa gastronomie exceptionnelle et sa douceur de vivre, la Dordogne recharge chaque année les batteries de nombreux campeurs néerlandais. Certains parmi eux sont passés de l’autre côté du comptoir, comme Richard et Ineke un matin de décembre 1986, embarquant dans l’aventure leurs trois garçons, dont Floris le second, qui assure aujourd’hui la gestion du camping.

À la recherche d’une perle

Pourtant, ce n’est pas l’idée de gérer un camping qui est l’origine de leur présence en Dordogne, mais celle de trouver un château : « Mes parents habitaient Cognac en Charente. Ils ont été missionnés par Hans, un de mes oncles qui était hôtelier à Amsterdam, pour trouver un château à transformer en hôtel-restaurant. La zone de recherche devait être "touristico-néerlando-compatible" comme la Dordogne, le Lot ou le Gers » raconte Floris. Avec son épouse, Richard sillonne ainsi chaque weekend cette partie du sud-ouest à la recherche d’une perle jusqu’à la découverte du Verdoyer. À la vue de cette jolie bâtisse, le coup de cœur est immédiat et Richard pressent que son frère tombera également sous le charme. Il voit juste. L’ensemble est constitué d’un petit château mis en valeur par deux tours, d’une ferme avec sa maison d’habitation, ses communs et un grand parc. Plusieurs étangs entourent ce terrain en grande partie boisé d’une superficie de dix hectares dont il va falloir s’occuper.

C’est là que germe l’idée d’un camping

Pourtant, Le Verdoyer n’est pas situé dans la zone la plus touristique du département, celle plus au sud que l’on nomme le Périgord Noir, où s’écoulent la Dordogne et la Vézère au bord desquelles se concentrent aujourd’hui 71% des campings. Le Verdoyer est au nord, dans le Périgord Vert, entre les régions Poitou-Charentes et Limousin, dans ce que l’on appelle le Val de Dronne. Ce territoire ne manque pas de charme et regorge d’un patrimoine architectural exceptionnel comme l’illustre le Château Le Verdoyer. Les frères prévoient donc de développer deux sociétés distinctes : celle de l’hôtel-restaurant que gérera comme prévu Hans, et celle d’un camping que Richard et Ineke proposent d’aménager dans le parc. Leur goût pour ce type de vacances les y pousse irrémédiablement. À la fin de l’année 1986, ils quittent Cognac avec leurs trois adolescents pour se retrouver 100 km plus à l’est, sur la petite commune de Champs Romain. Cela dit, Richard continue de travailler à Cognac chez Hennessy et fait chaque jour 200 km aller-retour. « Les premiers temps, c’est ma mère qui gérait tout ici. Dès que mon père arrivait, il posait son costard et allait travailler sur le camping. »

Une clientèle à 40% néerlandaise

Les Ausems savent exactement comment aménager leur camping et réalisent ce qu’ils auraient aimé trouver en tant que campeurs. « Dès le début, ils avaient une autorisation pour aménager une centaine d’emplacements mais ils décident de commencer avec 35 », raconte Floris qui se souvient avoir passé ses vacances de février et de Pâques à ratisser ! Mais dès l’ouverture du camping pour la saison 1987, la capacité d’accueil se révèle trop petite : « le magazine néerlandais KCK avait écrit un article sur notre nouveau camping qui avait provoqué une publicité fabuleuse aux Pays-Bas, au point que ce fut la ruée dès les premiers jours de vacances. Il y avait des bouchons de caravanes jusque dans le village. Mon père a donc pris le tractopelle pour faire un peu plus de place à l’arrache ! ». La première saison se passe ainsi avec une clientèle à 99% néerlandaise. « Nous avons tout de même eu un Français d’Angoulême qui est arrivé chez nous par hasard. Ma mère s’est inquiétée de son sort, craignant qu’il vive mal d’être entouré par autant d’étrangers. Il lui a rétorqué qu’il était très heureux d’être en Hollande à 45 kilomètres de chez lui ! ». Cela dit, les Ausems ne voulaient pas faire de leur camping un terrain néerlandais. Selon eux, leurs compatriotes venaient en France pour découvrir le pays et la région et vivre à la française. Ainsi sur les documents, la première langue est le français. Sur le camping, toutes les indications sont en français. Aujourd’hui, les Néerlandais restent tout de même la première clientèle avec un taux de réservation de 40%, suivis par 20% de Français et 20% de Britanniques. « Il est évident que notre maîtrise de la langue rassure énormément les campeurs néerlandais. »

La restauration : un nouvel argument

Richard et Ineke avaient deux objectifs immédiats qu’ils ont atteints en moins de deux ans : obtenir un classement 4 étoiles et rentrer dans la chaîne des Castels afin de bénéficier de son image forte. À ces deux impératifs s’ajoute celui de développer et structurer le camping qui finit avec une capacité d’accueil de 150 emplacements sur lesquels sont installés quelques mobil-homes. Et en 1990 le camping est équipé d’une piscine extérieure. Côté culinaire, il y a le restaurant de l’hôtel qu’ils reprennent finalement à leur compte après le retour du frère de Richard aux Pays-Bas en 1989. Ainsi s’écoulent les dix premières années. Dix années durant lesquelles les trois enfants grandissent, observent puis participent à leur mesure aux différentes tâches du camping. Même s’il n’est pas encore question de se retirer de la gestion du camping, Richard et Ineke espèrent que leurs enfants auront à cœur de prendre la suite. Floris fait déjà preuve d’un certain attachement au secteur du tourisme et en particulier à l’hôtellerie-restauration. Il fera d’ailleurs ses études au lycée hôtelier de Bordeaux puis à l’école de Savignac, songeant à partir quelques années à l’étranger pour faire son expérience. Finalement, c’est à ses parents qu’il propose ses services. Mais pour justifier sa candidature, il fait valoir ses compétences en restauration. « Je convaincs mes parents que je peux développer le restaurant en l’ouvrant sur l’extérieur et en organisant des banquets. J’ai l’idée également de booster la communication » avance Floris. Ses parents ne sont pas restaurateurs de métier. Ils faisaient chaque année appel à un chef cuisinier assisté d’un ou deux serveurs néerlandais, pour que soient assurés un minimum de 25 couverts par jour et que l’affaire ne perde pas d’argent. Avec ses méthodes et son goût pour la cuisine, Floris atteint ses objectifs en deux ans et rentabilise l’affaire, à tel point qu’il doit même refuser du monde. Aussi, pour honorer la demande, la famille décide d’agrandir le restaurant. Une nouvelle salle est créée, attenante à la salle d’origine avec désormais une capacité totale de 117 couverts. La qualité de l’assiette va également évoluer avec l’arrivée en 1999 d’un jeune apprenti en alternance qui ne devait être que de passage. Mais ayant assuré à l’improviste l’absence du chef cuisinier, il fit sa place aux cuisines les dix années suivantes. « Nous avons fait un super travail ensemble au point de hisser le restaurant parmi les adresses reconnues de l’HPA. »

Quid de la basse saison ?

Cette année 1997 coïncide également avec le projet de basse saison Camping Chèque porté par Christophe Gay auquel Le Verdoyer adhère immédiatement. Car si le camping fonctionne très bien pendant la saison, Floris peine à attirer les campeurs en basse saison. « Avant juillet et après août, nous n’avions quasiment personne. Et je fais partie de ceux qui préfèrent vendre une nuit à 15 euros que de ne rien vendre du tout », explique Floris. Au-delà de la politique de tarif basse saison, Camping Chèque offrait un ensemble de services aux campings qui participaient à leur notoriété et à leur visibilité. Les campings devaient de leur côté assurer aux campeurs l’ouverture des services comme le restaurant et la piscine. « L’interaction entre la montée en gamme de notre restauration et le développement de la basse saison nous a permis de multiplier par trois le chiffre d’affaires du restaurant en peu de temps », affirme Floris. Dès les premières années, il encaisse jusqu’à 1700 Camping Chèques. Pour le camping du Verdoyer, ce produit basse saison est véritablement un outil porteur. Mais depuis le changement de main de Camping Chèque en 2011, les séjours Camping Chèques ont quasiment été divisés par quatre, avec quelque 450 Camping Chèques enregistrés en 2016.

La valse des chaînes

Cela fait 20 ans cette année que Le Verdoyer propose le produit Camping Chèque. En plus de ce canal de commercialisation bien particulier, le camping a aussi bénéficié des services de la chaîne Les Castels pendant également une durée de 20 ans. En 2006, la famille Ausems fait le choix de quitter les Castels pour entrer dans la nouvelle chaîne Kawan étroitement liée au concept Camping Chèque puisqu’elle a été créée par Christophe Gay. L’année 2006 est marquée dans l’histoire de l’hôtellerie de plein air par une sorte de crise des chaînes dont les choix stratégiques de certaines bousculent les repères sur lesquels les campings s’appuyaient depuis 30 ou 40 ans. Les nouvelles approches commerciales liées à Internet, les changements de comportement de la clientèle, le poids de plus en plus lourd des groupes intégrés, la création de nouvelles chaînes commerciales contribuent à "affoler la ruche" et entraînent ces mouvements de campings d’une chaîne à l’autre. L’enjeu en effet pour un camping individuel est alors de trouver l’enseigne susceptible de le mieux servir commercialement. « À cette époque je trouvais le projet de Kawan autrement plus ambitieux et prometteur que Castels. D’autant plus que Christophe Gay avait en tête de créer "Kawan Resort", un modèle type de camping sur lequel on pourrait se calquer. Pour ce projet, il était question que j’apporte mon savoir-faire en terme de restauration », se souvient Floris attaché également aux liens d’amitié qui unissaient tous ces gérants de camping embarqués dans la nouvelle aventure Kawan.

C’est si Bon !

Depuis deux ans, Le Verdoyer n’est donc plus rattaché à aucune chaîne. Ou plutôt si ! Il se révèle un pur produit "C’est si Bon !". Ce drôle de nom est affecté à une opération lancée sur les salons étrangers en 2007 et dont il est à l’origine avec six autres bons copains tous gestionnaires de campings. Cette initiative commerciale a pour but de mieux capter et canaliser la clientèle. Il s’agit de lui mettre entre les mains une brochure qu’elle devra présenter lors de sa venue sur ces campings, pour bénéficier d’un certain nombre de cadeaux et d’avantages particulièrement liés à la gastronomie. « Je me souviens d’un article concernant Le Verdoyer qui avait été publié dans un magazine danois. Bien entendu, je ne comprenais rien, sauf cette phrase en français que l’auteur avait introduite dans son article : "C’est si bon !". J’en concluais que c’était une expression française que tous les Européens comprendraient et c’est pour cette raison que nous l’avons utilisée pour identifier notre opération à travers les salons étrangers » raconte Floris. Le concept fonctionne bien et se structure d’année en année, contribuant à sa mesure au dynamisme commercial des quelques établissements qui le portent. Alors, quand Kawan disparaît, l’idée de s’appuyer davantage sur "C’est si Bon !" se présente comme une évidence. Pour la saison 2017, ils étaient douze campings référencés "C’est si Bon !", une marque qui a définitivement pris la tournure d’une chaîne. « Aujourd’hui "C’est si Bon !" nous suffit. On a seulement besoin d’aide sur la basse saison. Mais il ne faut pas qu’on relâche nos efforts » reconnaît Floris.

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