L’Aubrac, l’immensité d’une beauté sauvage et fascinante

Quel que soit votre point de départ, c’est sans doute par l’autoroute A75 que vous aborderez les merveilleux paysages de la Lozère qu’elle traverse du nord au sud. Au nord, le large ruban d’asphalte marque la frontière entre le Massif de la Margeride à l’est et les plateaux de l’Aubrac Lozérien à l’ouest. Pays de vastes horizons, d’herbages infinis ondulant sous le vent, l’Aubrac c’est avant tout l’immensité d’une beauté sauvage et fascinante. Ses plateaux déploient leurs étendues pour leur plus grande partie en Lozère même si, par sa flore, son altitude et sa physionomie générale, ce massif demeure d’essence auvergnate. Ses montagnes dénudées, presque austères mais terriblement belles, atteignent 1300 à 1400 mètres d’altitude. De nombreux ruisseaux et rivières gorgés de poissons courent dans ces immensités vides où rien n’arrête le regard si ce n’est les murets de pierre qui strient les pâturages, de rares arbres semblant comme perdus, quelques burons et les "clochers peigne" des hameaux et villages de pierre qui paraissent tous braver l’infini et le vent. (Par Annette Soumillard et Marc Grenet)

Les vaches d’Aubrac et leur robe caramel

Dans cet univers de dômes arrondis, de monts chauves couverts de prairies et de landes, la majesté des paysages laisse parfois place à la fantaisie de sculptures minérales formées par les gros amas de rochers de granit où aiment se percher les vaches d’Aubrac à la belle saison. Avec leur robe caramel, leurs cornes effilées et leurs yeux cerclés de noir, elles occupent les herbages de fin mai à mi-octobre. D’ailleurs, leur transhumance de printemps est l’occasion d’une grande fête en Aubrac lorsque, parées de bouquets de fleurs, de pompons et de lourdes clarines, elles montent vers les plateaux via le col de Bonnecombe pour y passer l’été. Autrefois élevées pour leurs qualités laitières, les vaches d’Aubrac le sont aussi aujourd’hui pour la viande. C’est pourquoi il ne faut pas trop s’étonner (mais il y a de quoi être un peu surpris tout de même !) de voir parfois, à leurs côtés, de solides bœufs blancs charolais importés en terre d’Aubrac pour "enrichir" la viande. D’ailleurs, la plupart des granges d’estives (appelées ici burons) ont perdu leur vocation fromagère. Certaines ont été transformées en auberges où on peut déguster le traditionnel aligot.

L’un des plus anciens sentiers de randonnée au monde

L’Aubrac est aussi terre de randonneurs et de pèlerins : elle est traversée par le plus connu des chemins qui mènent à Saint-Jacques-de-Compostelle (qui part du Puy-en Velay) en empruntant le GR65. Ce chemin de pèlerinage est l’un des plus anciens sentiers de randonnée au monde et l’un des plus fréquentés aussi comme en témoignent les nombreux marcheurs que l’on croise dans les villages de la région. Les autres chemins ne manquent pas : les variantes du GR65 bien sûr, mais aussi ceux de chaque village qui permettent de faire des boucles plus ou moins longues selon les envies de chacun. Nasbinals est de ceux-là : considéré comme la petite capitale de l’Aubrac Lozérien, ce gros et sympathique village aux maisons de granite et de basalte rassemblées autour de sa belle église romane au clocher octogonal, est à la fois une étape et le point de départ des échappées vers les plateaux de l’Aubrac. Derrière l’église, la place principale du village concentre les commerces où se ravitaillent les paysans, les marcheurs et autres touristes qui s’y croisent dans une ambiance conviviale et bon enfant. De là, les marcheurs et pèlerins repartent en direction du hameau d’Aubrac et sa dômerie à 8 km.

Mais qu’est-ce donc que l’Aubrac ?

Un plateau, un hameau, une vache ou un fromage ? Tout à la fois ! L’Aubrac doit son nom à l’ancienne dômerie d’Aubrac située à 1350 mètres d’altitude. D’après la légende, tout est parti de là : en 1120, un comte des Flandres dénommé Adalard est en route pour Saint-Jacques de-Compostelle. À l’aller il est attaqué par des bandits mais s’en sort. Au retour, alors qu’il se trouve au point culminant de son voyage au lieu-dit "Alto Braco", autrement dit le haut-lieu : l’Aubrac, il manque de mourir dans une tempête de neige. Pour remercier Dieu de lui avoir laissé la vie sauve, Adalard décide de fonder un hospice en vue de venir en aide aux pèlerins. Richement doté par les seigneurs alentours, cet hôpital et ses nombreuses dépendances est bientôt administré par une communauté de religieux placée sous la règle de Saint Augustin. Aujourd’hui il ne reste plus grand-chose de ce haut-lieu de la chrétienté, si ce n’est la tour des Anglais (qui sert de gîte pour les randonneurs) et l’église.

La route des Lacs

Une autre échappée consiste à quitter Nasbinals par la D900 puis de prendre à droite la D52 appelée la route des Lacs ou route d’argent qui, peu après la cascade de Déroc, s’élève vers la région sauvage des lacs qui semblent comme posés sur les herbages et les hauts plateaux jusqu’au col de Bonnecombe (à 1350 mètres) à travers des paysages d’une harmonie à couper le souffle ! À mi-chemin, une route à gauche un peu étroite conduit au lac de St-Andéol et au lac de Born. C’est ici, au Buron de Born (ouvert de mai à octobre et entièrement restauré par la famille Bastide) que l’on déguste le fameux aligot et une excellente charcuterie de pays, assis à la terrasse extérieure, dans un cadre exceptionnel au bord du petit lac. Le Buron de Born 48260 Nasbinals. Tél. 0466325003. www.bastide-nasbinals.com.

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